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Le downwind foil : définition
Discipline très ancienne, inventée par les Hawaiiens, mais remise au goût du jour par les pratiquants de wing foiling, le downwind consiste à naviguer d’un point A à un point B en profitant de la houle avec le vent dans le dos. À l’origine, elle se pratiquait en SUP, en prone ou en kayak de mer.
Mis en lumière récemment par le waterman Hawaiien, Kay Lenny, le downwind foil réunit les mêmes éléments mais cette fois-ci équipé d’une planche et d’un foil. Le parcours peut se faire avec une pagaie ou une aile de wing pour générer la vitesse de propulsion nécessaire pour décoller.
De plus en plus d’adeptes sont attirés par cette impression de voler au-dessus de l’eau, sans friction ni turbulence, qui leur offre un sentiment de liberté et de légèreté incomparable.
Les conditions idéales pour pratiquer le downwind
Le downwind foil est un sport exigeant qui demande de bien choisir le parcours et les bonnes conditions pour se mettre à l’eau. Un vent de 15 à 30 nœuds soufflant dans la même direction que la houle avec une période assez importante représentent des conditions idéales. Avant de partir pour un downwind, il faut s’assurer d’avoir un vent stable qui ne risque pas de tourner durant la traversée. Observez le spot avant de naviguer, plus il y a de clapots plus il y a de chance de prendre les “bons bumps” (définition ci-dessous).
C’est simple, la discipline se pratique là où il y a de la houle. En France, on pense avant tout à l’océan et à la côte ouest réputée pour sa houle et ses vagues. Cependant, la mer Méditerranée s’avère également être un excellent terrain de jeu pour le downwind foil. Le sud-est présente des spots quasi parfait pour pratiquer. Le parcours doit être le plus rectiligne possible et la côte ne doit pas être trop agressive (rochers, hauts fond, pointe), isolé du passage de nombreux bateaux et pourvu d’une mise à l’eau et une sortie accessible et abritée. La distance de parcours préconisée dépend de votre niveau et vos envies. Pour débuter, un parcours de 3 ou 4 kilomètres sera plus qu’idéal. Vous pouvez le répéter de nombreuses fois jusqu’à ce que vous vous sentiez au point techniquement. Les plus aguerries peuvent naviguer facilement sur des parcours de 10 kilomètres voire bien plus.
Quel matériel choisir pour pratiquer le downwind foil ?
La planche
Taille et volume : Les planches de downwind sont généralement plus longues et plus étroites que des planches de wingfoil classiques. Cela permet de décoller plus vite et plus facilement qu’avec une planche de wing foil classique. Elles peuvent varier de 6 à 8 pieds de longueur, voire même 9 pieds pour les plus extrêmes, avec un volume adapté à votre poids et votre niveau.
Matériaux : Souvent fabriquées en époxy ou en carbone, les planches sont conçues pour être légères et rigides, ce qui améliore la performance.
Forme : Les planches ont souvent un nez relevé pour faciliter la navigation dans les vagues et minimiser les éclaboussures. Elles peuvent aussi avoir des bords arrondis pour plus de maniabilité.
Le foil
Aile avant : La partie principale du foil qui est sous l’eau. Elle est responsable de la portance. Les ailes plus grandes offrent plus de portance, tandis que les ailes plus petites permettent des vitesses plus élevées. En downwind, il est recommandé d’utiliser une aile qui maximise le glide et qui demandera le moins de relance.
Mât : Le mât connecte l’aile à la planche. Sa longueur peut varier, mais un mât plus long permet de naviguer au-dessus des vagues plus efficacement (>85cm).
Stabilisateur : Situé à l’arrière du foil, il aide à stabiliser la planche et permet d’ajuster la maniabilité. Il est souvent vendu de paire avec l’aile avant. Pour les débutants, privilégiez un stabilisateur plutôt grand pour garder en stabilité.
Matériaux : Les foils sont généralement fabriqués en aluminium ou en carbone, avec le carbone étant plus léger et offrant de meilleures performances, mais à un coût plus élevé.
La pagaie
Choisir la bonne pagaie pour le downwind est crucial pour optimiser votre expérience. Voici quelques éléments à considérer :
Longueur de la Pagaie : Une pagaie de downwind est généralement plus longue que celles utilisées pour le paddle classique. La longueur idéale se situe souvent entre 10 et 15 cm au-dessus de votre hauteur. Vous pouvez ajuster en fonction de votre confort et de votre technique si vous le souhaitez
Matériaux : Les pagaies en carbone sont légères et rigides, offrant une meilleure transmission de puissance et réduisant la fatigue. Plus lourdes et souvent moins chères, les pagaies en aluminium peuvent convenir aux débutants ou à ceux qui veulent un équipement moins onéreux.
Largeur : Une lame plus large offre une meilleure traction et un meilleur soutien lors des coups, mais peut être plus fatigante. Une lame plus étroite est plus rapide et efficace pour le downwind.
Forme : Une lame légèrement courbée peut aider à la traction et à l’accélération, ce qui est utile dans les conditions de downwind.
Poids : Optez pour une pagaie légère (carbone, alliage carbone ou fibre de verre) pour réduire la fatigue, surtout lors de longues sorties.
Ajustabilité : Si vous partagez votre équipement ou si vous souhaitez ajuster la longueur en fonction des conditions, une pagaie télescopique peut être un bon choix. Vous pouvez profiter d’une pagaie courte lors des phases de glisse et des avantages d’une pagaie longue lors de phases de vol.
En résumé, optez pour une pagaie légère, de la bonne longueur, avec une lame adaptée à votre style de navigation. N’hésitez pas à essayer plusieurs options avant de faire votre choix final.
L'aile
Privilégiez une aile qui peut supporter une pagaie comme la Nova et Mode Pro de la marque North. Elle vous permettra de remonter au vent en wing avec la pagaie accrochée à celle-ci. Arrivé au début du parcours, vous pouvez dégonfler votre aile et la ranger dans un sac étanche et commencer le downwind avec la pagaie. Vous pouvez également réaliser votre parcours avec votre aile en freefly (aile tenue à une main derrière le dos).
Choisir le bon équipement dépend de votre niveau, des conditions de vent et de votre style de navigation. Il est toujours bon d’essayer plusieurs configurations pour trouver celles qui vous conviennent le mieux.
Le bagage technique
Technique de décollage : Pour bien décoller il faut savoir ramer. L’entraînement en amont sur un plan d’eau plat ou sur des petites vagues molles est plus que conseillé. Avant de se lancer dans un parcours de downwind il faut au minimum savoir ramer droit. Cela permet de générer de la puissance au démarrage et de ne pas dévier de votre trajectoire.
Timing et positionnement : Un “bump” peut vous aider à décoller plus vite, il faut savoir toutefois être patient pour en attraper un bon. Il s’agit d’une petite vague ou d’un micro-clapot. Les meilleurs bumps ne sont pas les plus gros, souvent trop ronds et trop rapides. Privilégiez plutôt des pentes de 30 à 80cm rapprochées l’unes d’elles. Elles se forment au dernier moment et soulèvent le nez de votre planche. Vous vous sentirez aspiré par l’effet de succion du prochain bump, à ce moment, il faut ramer fort et s’engager dans la pente.
Positionnement sur la planche : En downwind il est indispensable de trouver la bonne position sur la planche afin d’éviter un épuisement précoce ou même de tétaniser au niveau des jambes. Certains watermans utilisent un strap avant pour pouvoir déplacer plus facilement le pied arrière. Mais la plupart des riders privilégient une plus grande mobilité en naviguant sans footstraps. Il n’existe pas de règles absolues en ce qui concerne la position de vos pieds sur la planche par rapport au foil. Cela dépend en grande partie de votre gabarit, niveau, matériel et conditions de vent et de houle.
Pumping : Si vous pratiquez déjà le surf foil, le pumping ne devrait pas avoir trop de secret pour vous. Pour les moins initiés, maîtriser le pumping est indispensable pour profiter d’un downwind et ne pas se fatiguer de manière précoce. Pour les wingfoilers, le pumping peut se perfectionner lors des sessions de freefly.
Quels sont les éléments de sécurité à emmener lors d'un downwind ?
Lors d’une sortie en downwind, il est essentiel de se préparer avec les équipements de sécurité adéquats. Voici quelques éléments à avoir sur soi :
1 – Gilet de sauvetage ou gilet 50N : Indispensable pour assurer votre flottaison en cas de chute.
2 – Casque : Plus que recommandé pour vous protéger des chutes sur le foil ou la planche.
3 – Leash : Pour attacher votre planche à vous, afin de ne pas la perdre en cas de chute. Elle permet également de vous garder longtemps à flot grâce à ses capacités de flottaison.
4 – Vêtements adaptés : Une combinaison néoprène ou des vêtements de protection contre le vent et l’eau comme un lycra. Il est conseillé de s’habiller plus chaudement, surtout lorsque l’on débute dans la discipline.
5 – Équipement de communication : Un téléphone étanche ou une radio pour rester en contact avec les autres riders et les secours.
6 – Sifflet : Utile pour signaler votre position en cas de besoin.
7 – Flashlight : Pour être plus facilement repérable même la nuit.
8 – Fusée de détresse : Pour attirer l’attention si nécessaire.
9 – Protection solaire : Crème solaire et lunettes de soleil pour éviter les coups de soleil.
10 – Hydratation : Un camel bag à placer d’un votre gilet ou sac pour rester hydraté pendant l’activité.
S’assurer que tout le matériel est en bon état et que vous êtes familiarisé avec son utilisation est également crucial. Le plus important est de ne surtout pas se surestimer et de rester sur la terre ferme lorsque les conditions ne sont pas idéales.
Conclusion
Le downwind foil est bien plus qu’une simple discipline, c’est une véritable aventure qui vous ouvre de nouveaux horizons et qui permet d’explorer les océans de la plus pure des manières. Pratiquer le downwind c’est transformer des vagues insurfables et des parcours relevés en un terrain de jeu incroyable et inépuisable.